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L’IMPRESSION
La production papetière
La fabrication du papier - Les différents papiers - Les principaux types de papiers

En 1980, un Français consommait annuellement 115 kg de papier et de carton. Dix ans plus tard, il a besoin de plus de 150 kg. Les papiers destinés à l’imprimerie et à la presse représentent 45% de cette consommation, soit près de 4 millions de tonnes. Deux fois moins papivore que l’Américain, le Français l’est trois fois plus que le terrien moyen.

LE PAPIER

Mise au point en Chine, dès la fin du IIIe siècle avant notre ère, la fabrication du papier s’est lentement perfectionnée. À l’origine, la pâte composée d’écorce de bambou et de mûrier est étendue au pinceau.
L’invention de la forme, sorte de tamis en lamelles de bambous, inaugure un procédé qui est toujours employé sur les machines les plus modernes.
Le secret de fabrication est gardé par les Chinois jusqu’à la bataille de Samarkand, en 751, qui tourne à la faveur des arabes. Les nouveaux détenteurs vont remplacer les écorces d’arbres par des produits locaux, le lin et le chanvre. Le papier va se répandre en Espagne au XIIe siècle, en Italie, puis en France.

origine du papier

LA FABRICATION ARTISANALE

La pâte est réalisée en laissant macérer, dans une cuve d’eau, du tissu de coton lacéré en fines lamelles. Un gros maillet rempli de clous accélère la décomposition du textile en fines particules.
Après de nombreux lavages, la pâte est étalée sur la forme, constituée de fils de laiton horizontaux (les vergeures) dont l’écartement est maintenu par des fils verticaux (les pontuseaux) beaucoup plus espacés.
Un côté du papier présente en transparence les marques de ces fils, d’où la dénomination de “papier vergé”.
Quand la pâte est assez égouttée, la feuille est retournée sur un feutre qui laisse sur le recto une empreinte différente (dans la trame de la forme, il peut être cousu la marque du fabricant, pour former un filigrane, visible en transparence de la feuille).
À ce stade, la feuille de papier contient près de 90% d’eau. Empilées, les feuilles de papier sont essorées à l’aide d’une presse de grande puissance, puis séparées des feutres. Il ne reste plus qu’à les faire sécher à l’air libre dans de grands étendoirs.


LA PRODUCTION INDUSTRIELLE

La feuille de papier est constituée de l’enchevêtrement de fibres d’origine végétale dont la longueur varie de 1 à 4 mm.
Les matières premières sont le bois de résineux (pins, sapins) et de feuillus (bouleaux, peupliers, châtaigners, hêtres, charmes, eucalyptus), l’alfa (herbe d’Afrique du Nord et d’Espagne) et les vieux chiffons (papier pur chiffon, le plus coûteux).
Les bois sont constitués de cellulose, d’hémicellulose mais aussi de lignine (sorte de résine collante qui nuit à la bonne conservation du papier).

troncs

Les pâtes mécaniques sont réalisées en râpant les rondins de bois écorcés ou en broyant leurs copeaux. Un blanchiement est souvent nécessaire.
Les pâtes chimiques n’ont pas les éléments indésirables du bois et se rapprochent des qualités de la pâte du pur chiffon. La préparation se fait dans des grandes cuves à plus de 100 degrés, par cuisson du bois en copeaux.
Des réactifs chimiques dissolvent la lignine et éliminent les résines. La pâte reste de couleur écrue. Elle sera blanchie chimiquement et raffinée par un traitement mécanique pour améliorer sa résistance.

arbres

LA FABRICATION DU PAPIER

Les machines sont constituées d’une partie humide, constituée d’une toile mécanique sans fin, qui reçoit la pâte dans toute sa largeur et lui permet de s’égoutter en formant une feuille uniforme. Cette table de fabrication peut mesurer plusieurs dizaines de mètres de long et est animée d’un tremblement latéral, réglable, qui facilite l’égouttage. La rotation des rouleaux qui soutiennent la toile provoque aussi une aspiration.
Les fibres les plus longues et les plus lourdes sont orientées dans le sens de la longueur, tandis que les autres sont disposées de façon anarchique. Un rouleau égoutteur vient presser ces fibres. Il peut être revêtu d’un motif pour former un filigrane.
Ainsi égoutté, le papier contient encore 60% d’eau quand il parvient à la seconde partie sèche de la machine. La feuille pénètre dans les sécheurs, cylindres en fonte chauffés intérieurement à la vapeur, qui ont une température maximale de 120 degrés.

fabrication

Le papier ne contient plus que 5% d’humidité et s’enroule en une bobine de plusieurs tonnes. Les bobines peuvent être découpées en feuilles assemblées selon deux normes de référence : la main, 25 feuilles ou la rame, 500 feuilles. Selon sont format et son poids mesuré en grammage (poids d’une feuille d’un mètre carré) le papier sera conditionné et livré en demi-rame de 250 feuilles ou en quart de rame de 125 feuilles.
Les machines modernes sont gigantesques et s’étendent sur plusieurs centaines de mètres de long. La fabrication est entièrement contrôlée par ordinateur. La vitesse de défilement peut atteindre 80 km/h sur des laizes de 10 mètres. Des machines à double toile permettent de réaliser des feuilles de structure symétrique, dont les deux faces présentent le même aspect et la même qualité.

L’ACHAT DU PAPIER

Les papiers, en feuilles ou en bobines, s’achètent sur stock (livrable dans les 24 heures) ou sur fabrication
(à partir de 3 tonnes, mais générant une économie de 25 à 30% par rapport au tarif du stock, pour un délai de fabrication de 3 à 5 semaines).
Pour un achat au meilleur prix, il convient de calculer très exactement les besoins en fonction du tirage, des formats, du grammage, des impositions, des prises de pince, de la passe en impression et de la gâche au façonnage.


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LES DIFFÉRENTS PAPIERS

Le papier peut se définir en trois critères :

  • Critère optique :
    La blancheur, degré de reflexion à la lumière.
    La brillance, mat, demi-mat, brillant ou surglacé.
    L’opacité, par transparence par rapport à un feuillet imprimé.

  • Critère physique :
    L’épaisseur, mesurable en liasse.
    Le grammage, le poids au m2.
    Le bouffant, aptitude à laisser de l’air s’immiscer entre les feuillets d’un livre.
    L’épair, nuageux, vergé, filigranné, en transparence devant une source de lumière.

  • Critère mécanique :
    La stabilité dimensionnelle, selon l’hygrométrie ambiante.
    La résistance à l’arrachage, pour ne pas coller à la forme imprimante.
    Le sens de la fabrication, le sens de la longueur.
Les papiers sans bois contiennent moins de 5% de pâte mécanique.
Ils sont utilisés dans l’édition d’entreprise et pour les plaquettes publicitaires.
Les papiers avec peu de bois contiennent 20 à 40% de pâte mécanique. Ce sont les papiers courants.
Les papiers avec bois désignent ceux qui sont fabriqués avec plus de 45% de pâte mécanique. Ils sont en général moins blancs et s’utilisent dans la presse et pour les mailings.


LES PRINCIPAUX TYPES DE PAPIER

  • L’affiche
    C’est, généralement, un papier blanc de 80 à 120 g, frictionné sur une face pour pouvoir agripper la colle sur son verso rugueux. Il convient à tous les formats d’affiche et tous les procédés d’impression.
  • L’auto-adhésif
    C’est un papier blanc ou de couleur, sans bois, de 80 à 100 g, pour réaliser des étiquettes et des auto-collants, il est utilisé en typographie, en offset et en sérigraphie.
  • L’autocopiant
    D’une composition chimique particulière, de 56 à 120 g, il est destiné aux têtes de lettres et aux factures qui doivent s’autocopier, aux liasses comportant des doubles, triples ou quadruples exemplaires. Il s’adapte à la typo et à l’offset.
  • Le bristol
    De pure cellulose, très généralement blanc, de 150 à 320 g (le 250 g est le plus utilisé), c’est le support des cartes de visites et commerciales. Il est d’abord conçu pour la typographie, mais convient à l’offset.
  • La carte couchée
    Couché classique en une ou deux faces, blanc, sans bois, de 224 à 300 g, mat, brillant ou surglacé, il se destine aux couvertures d’ouvrages et de brochures, aux chemises de presse, aux cartes de vœux, aux intercalaires, au packaging, etc. L’impression peut se réaliser en typographie, offset ou sérigraphie.
  • La carte couverture
    Blanche ou de couleur, avec ou sans bois, de 225 à 300 g, ellle est proposée en de multiples textures, grains, vergeures, etc. Destinée aux couvertures de dossiers et à la réalisation de chemises et utilisée en offset et en sérigraphie.
  • La carte surglacée
    Carte couchée classique, sans bois, calandrée par des cylindres chromés et chauds, de 250 à 400 g. Elle existe en une face, blanche, de couleur ou métallisée, ou en deux faces, blanche surglacée avec un verso mat coloré.
    Très adaptée aux couvertures et aux chemises, elle s’imprime en offset,
    avec des encres spéciales qui s’oxident rapidement, ou en sérigraphie.

  • Le carton
    Il peut être compact ou ondulé, blanc ou dans sa couleur naturelle, mais toujours avec bois. De 250 à 400 g, il est destiné aux présentoirs, à la PLV et dans de nombreux conditionnements. Il est imprimé en offset, jusqu’à 300 g et en sérigraphie dans tous les grammages.
  • Le couché classique
    C’est un couché sans bois, mat ou brillant, de 80 à 200 g, très chargé d’une couche supérieure à 20 g/m2 par face.
    C’est le papier de l’édition d’art, des brochures de notoriété, des dépliants, des magazines. Il convient à tous les procédés d’impression.

  • Le couché léger
    Avec bois, d’un grammage inférieur ou égal à 72 g, livré généralement en bobines. Il est destiné aux catalogues de vente par correspondance, aux mailings importants et à la publication des périodiques.
  • Le couché machine
    Aussi avec bois, assez opaque, son grammage est d’environ 40 g.
    Il est très abordable et est destiné aux mêmes utilisations que le couché léger.

  • Le couché moderne
    Avec ou sans bois, aux mêmes caractéristiques que le classique mais au rendu légèrement inférieur. Le dépôt de la couche a lieu en même temps que le support et n’est que de 10 à 20 g/m2 par face. Mêmes utilisations que le couché classique pour un coût moins élevé.
  • Le papier journal
    Destiné à l’impression des quotidiens, généralement blanc, avec bois, de 50 g environ. Il s’imprime en typographie, sur des rotatives et en offset plus délicatement (il vaut mieux choisir un 60/70 g, avec moins de bois, pour l’offset et l’héliogravure).
  • Le kraft
    Connu pour sa couleur naturelle, il existe aussi en blanc, de 72 à 120 g. Très résistant, idéal pour l’emballage et les sacs volumineux, il convient aussi aux enveloppes, pochettes et sachets. Il est imprimable en typographie et en offset. Une version très colorée, le kraft color, existe en 220 g et est destiné à des utilisations plus originales.
  • L’offset
    Comme son nom l’indique, blanc ou de couleur, avec ou sans bois, de 72 à 120 g, plutôt économique (du papier offset couleur existe de 80 à 220 g). Il est destiné aux ouvrages scolaires, aux dictionnaires, aux albums de BD, aux notices, aux catalogues, etc. Parfaitement adapté à l’offset, en noir et en couleur, mais peut convenir pour une impression typo au trait.
  • Le vergé
    Pure cellulose, de 80 à 120 g, en extrablanc, blanc, blanc naturel, ivoire et en nombreuses teintes claires. Son épair et son relief ont conservés la marque des fils de laiton, imitation des vergeures et des pontuseaux du papier artisanal, qui s’y sont inscrits pendant sa fabrication. Son emploi est réservé aux éditions de bibliophiles, aux estampes, aux gravures, aux papeteries prestigieuses, etc. Le mode d’impression le plus adapté est l’offset.
  • Le vélin
    C’est un papier sans bois, de haute qualité, blanc ou de couleur, de 80 à 120 g. Il est destiné à l’écriture, à la papeterie, aux travaux de ville. Des enveloppes sont également disponibles. Il est imprimé en typographie et en offset.

Source d'information : Graphicum - le guides des arts graphiques de Bernard Michel - édition Angelina (cet ouvrage, imprimé en 1992, n’a pas été réédité).



Nous allons, maintenant, faire un exercice sur ce thème : Télécharger l'exercice


Consulter le corrigé de cet exercice


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LA CHAÎNE GRAPHIQUE


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L’impression



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